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22.III.1954

                                                                A Madame Hélène Morhange

     Te faire languir, te montrer que le papier à lettres est encore quelque chose dont il faut me priver... Cela m'est douloureux et je n'écris à personne, - tu serais la seule à qui j'écrirais ! Je souffre encore beaucoup des mains et des bras. La petite, ma fille, est d'une humeur charmante, Maurice aussi. La population n'est que trop empressée, - ne suis-je pas reine ? Ton fascicule est parfait. C'est avec une émotion véritable, ma-Moune, que je vis en sa compagnie ! Mais nous échangerons tout ce qui débordera de moi à mon retour. Un écrivain qui ne peut plus écrire...

     Étrange douleur... Je t'aime. Je t'embrasse. Maurice et la petite sont à toi. Pauline aussi. 

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