28.VII.1949
A Madame Jourdan-Morhange
Je suis ravie, Ma-Moune,
de te savoir si occupée, si bien accueillie, si journaliste. Cette carte va te chercher aux Orangers, est-ce trop tôt ? Tant pis. Rien à te dire de nous, sinon que la vie ici est à la fois très simple et confortable. Pata travailler comme tous les corps de métier à la fois, pique des rideaux, recouvre des fauteuils. Maurice va se baigner, marche, roule en voiture, il est parti voir Ferenczi à Juan. Moi... n'en parlons pas. Je souffre terriblement. N'en dis rien. Tout le mas t'envoie son amitié. Nelly est chez elle et vient partager les repas. Elle n'est pas abîmée du tout. Mais désormais elle a peur. Ma-Moune, embrasse pour moi tous les Orangers !